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Par Jason S. Mathurin

ESCORTING ET ABOLITION

Aujourd’hui, un certain nombre de mouvements et associations adoptent clairement une position abolitionniste. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les abolitionnistes considèrent les prostitué-e-s comme des victimes. Le mouvement le plus engagé en la matière reste le Mouvement du Nid. Malgré ses positions, le Mouvement du Nid se défend dans ses communiqués de presse de toutes les caricatures qui lui sont attribuées. 

 

Autre idée reçue à laquelle les abolitionnistes tentent de tordre le cou : celle qui les place sur le plan prohibitionniste. Le mouvement des éfFRONTé-e-s estime que les abolitionnistes « tolèrent » la prostitution tout en condamnant le proxénétisme, contrairement aux prohibitionnistes, plus catégoriques. Mais les éfFRONTé-e-s se définissent plutôt comme des néo-abolitionnistes ; pénaliser le client et le proxénète, soutenir la prostituée. 

 

Pour ces associations, la prostitution -et l’escorting par extension-, reste une pratique dégradante et misogyne : 98 % des prostituées seraient des femmes, d’après les chiffres de l’OIT (Organisation internationale du travail). De plus, cette pratique semble encourager la pédophilie (75 % des prostitué-e-s dans le monde auraient entre 13 et 17 ans, d’après le mouvement des éfFRONTé-e-s) mais aussi la traite d’êtres humains, notamment à travers l’exploitation de personnes prostituées étrangères. 

Internet et les réseaux sociaux constituent depuis le début du siècle un tournant majeur pour les travailleurs du sexe, qui évitent ainsi le racolage. Dans l’un de ses communiqués, le Mouvement du Nid, qui n’a pas souhaité répondre à notre enquête, met justement en lumière la controverse autour de l’escorting en ligne. 

 

Pour l’association militante, des plateformes telles que Vivastreet et consorts sont des « outil[s] rêvé[s] pour les réseaux proxénètes qui l’utilisent pour y placer leurs victimes, déplacées de ville en ville ».

Abolitionnistes : contre les travailleurs du sexe ?

Escorts en ligne : victimes de l'an 2000

On l’a bien compris, pour les abolitionnistes, Internet tend à encourager voire démocratiser cette pratique. Le communiqué se poursuit ainsi : 

 

« Les personnes venues de leur propre chef déposer une annonce pour vendre des actes sexuels, sur Vivastreet et ses concurrents, ne sont pas épargnées pour autant. Elles passent d’abord à la caisse - les annonces de type "rencontres adultes" sont en général payantes - puis découvrent qu’elles doivent payer pour faire effacer des commentaires insultants, apparaître en bonne place sur les premières pages, sous peine d’être invisibles, n’ont aucune maîtrise des photos et des vidéos d’elles-mêmes qu’elles ont éventuellement diffusées... »

Si abolitionnistes et partisans de la prostitution ont le sentiment que leur parole n’est pas suffisamment relayée par les journalistes, la controverse est quant à elle bien présente lorsque le sujet est abordé dans le débat public ou dans les médias.

Face à ces associations, le STRASS (syndicat des travailleurs du sexe), au sein duquel Bug Powder milite, semble s’être lancé depuis plusieurs années dans une lutte contre ces mesures prises par les prohibitionnistes et abolitionnistes, qui, même si elles ne pénalisent pas directement les travailleurs du sexe, ne les protègent pas de la misère sociale et de la précarité : 

 

« Nous luttons pour la reconnaissance de toute forme de travail sexuel, contre sa prohibition, car toutes les dispositions répressives qui entravent son exercice maintiennent les travailleurSEs du sexe dans l’insécurité et le non-droit », pouvons-nous lire sur leur site.

La réponse des travailleurs du sexe

Manifestants du STRASS - crédit photo CC by 2.0

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